
L’ONU a annoncé l’octroi d’une aide d’urgence de 9 millions de dollars pour Haïti, confronté à une crise humanitaire majeure. Cette décision intervient alors que la violence des gangs et la faim touchent la moitié de la population.
Lors de sa visite à Port-au-Prince, le chef des affaires humanitaires des Nations Unies, Tom Fletcher, a lancé un avertissement. Il a mis en garde contre la possible fermeture de l’Hôpital universitaire de la Paix.
Cet hôpital est le dernier établissement public en activité dans la capitale. Il est devenu un centre de santé vital pour des milliers d’Haïtiens.
Il réalise près de 3 600 interventions chirurgicales par an. Il a traité plus de 20 600 urgences en 2024. Celles-ci sont principalement des blessures par balle.
Un hôpital crucial menacé de fermeture
L’hôpital de la Paix, malgré son importance, fait face à de graves problèmes de financement. Il risque de perdre une grande partie de son personnel d’ici la fin du mois.
M. Fletcher a souligné qu’il serait « déchirant » de voir cet établissement fermer ses portes. Il a insisté sur le travail courageux et professionnel de son personnel.
L’hôpital, situé près de zones récemment attaquées, manque d’équipements modernes et dépend de générateurs pour son électricité.
Médecins et infirmières y soignent sans relâche des victimes de violences de gangs. Ils soignent également des policiers. Les femmes victimes de violences sexuelles sont aussi prises en charge.
La crise haïtienne : la plus sous-financée au monde
Selon M. Fletcher, la crise en Haïti est la plus sous-financée au monde. L’ONU a demandé 908 millions de dollars dans le cadre de l’appel humanitaire. Seuls 105 millions de dollars ont été reçus à ce jour.
Les 9 millions de dollars supplémentaires proviennent du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF). Ils serviront à fournir une aide essentielle aux personnes les plus vulnérables. Cela inclut particulièrement les 1,3 million de personnes déplacées dans les régions du Centre et de l’Artibonite.
Ces populations font face à de graves pénuries de nourriture, d’eau, d’abris et de soins.
Le système de santé au bord de l’effondrement
Les attaques de gangs ont forcé la fermeture de plusieurs hôpitaux à Port-au-Prince. Cela inclut le plus grand établissement public, l’Hôpital national universitaire d’Haïti.
Le personnel médical est régulièrement kidnappé, et les ambulances sont volées. Dans ce contexte, l’hôpital de la Paix joue un rôle crucial. Il est la « dernière ligne de défense » du système de santé haïtien.
Tom Fletcher a salué la résilience et le professionnalisme du personnel médical, mais a insisté sur l’urgence de la situation. Son message à la communauté internationale est clair : « Nous ne pouvons pas fermer les yeux. Nous devons agir, et vite ».
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