
Depuis les attaques armées du 16 juillet dans le département de l’Artibonite, de nombreuses familles éprouvent des difficultés. Elles vivent dans des conditions de survie extrêmes.
Chassées de leurs foyers par la terreur des gangs, elles manquent de tout : nourriture, eau et sécurité. Alors que la crise humanitaire s’aggrave, les appels à l’aide restent sans réponse.
À Petite-Rivière, les attaques nocturnes du 16 juillet ont forcé plus de 14 000 personnes à abandonner leurs maisons. Elles ont dû quitter leurs terres. Parfois, elles ont même laissé leurs proches.
Notre photojournaliste Fildor PQ Egeder a rencontré plusieurs de ces familles déplacées, contraintes de vivre dans des conditions désastreuses à Verrettes. « Nous avons fui au milieu de la nuit avec nos enfants, sans rien emporter », a confié une mère, la voix brisée par l’émotion.
Une vie de misère et de peur
Dans ces camps de fortune, la réalité est brutale. Des familles entières dorment à même le sol, sous des bâches de fortune ou à la belle étoile, exposées aux intempéries et à l’insécurité.
Sans eau ni nourriture, les plus vulnérables, surtout les enfants, souffrent de malnutrition, de maladies et de traumatismes psychologiques. « J’ai tout perdu. J’ai frôlé la mort. Ici, l’organisation nous fournit un repas par jour », a raconté une autre mère en larmes.
Les personnes âgées, impuissantes, regardent leur vie s’effondrer. Elles ont tout sacrifié pour construire une vie stable, pour maintenant voir leurs maisons, leurs terres et leurs souvenirs disparaître, incapables de protéger leurs familles face à cette spirale de violence incontrôlée.
Un bilan alarmant
Selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 14 885 personnes, soit 3 425 ménages, ont été déplacées à la suite de ces attaques et ont cherché refuge dans différentes localités du département.
* Dessalines (3e commune d’Oge) : 3 230 personnes (770 ménages)
* Saint-Michel de l’Attalaye (7e commune de Marmont) : 1 282 personnes (320 ménages)
* Platana (1ère commune) : 475 personnes (120 ménages)
* Verrettes (4e commune de Desarmes) : 941 personnes (270 ménages)
* Gonaïves (Pont Tamarin et Bassin) : 140 et 85 personnes
* Ennery : 107 personnes réparties entre Savane Carrée et Bas d’Ennery
Un appel au secours
Face à cette situation, les personnes déplacées ont lancé un appel urgent au gouvernement. Elles demandent le rétablissement de la sécurité pour pouvoir retourner chez elles et tenter de reconstruire leurs vies. Mais pour l’instant, la peur prévaut : la peur de la faim, de la maladie et d’un nouveau déferlement de violence.
Chaque jour est un combat pour la survie, marqué par l’incertitude et l’insécurité. Pour ces familles de l’Artibonite, l’avenir reste suspendu, entre désespoir et l’espoir d’un retour à la paix.
Que faudrait-il d’autre pour que le gouvernement et les organisations humanitaires répondent à cet appel désespéré ?
Leboninfos




