
Le Président colombien, Gustavo Petro, a récemment relancé un débat historique. Ce débat est crucial. Il a affirmé que l’argent tiré d’Haïti aurait, en partie, financé la construction de la Tour Eiffel à Paris. Ou il l’aurait financée en totalité.
Cette déclaration frappe au cœur des relations franco-haïtiennes. Elle met en lumière l’impact dévastateur de la dette de l’indépendance imposée à la première république noire libre du monde.
La dette de l’indépendance d’Haïti : un pillage historique
L’affirmation de Gustavo Petro soulève une question fondamentale sur l’origine de la richesse française et la pauvreté persistante d’Haïti.
En 1825, la France était sous le règne de Charles X. Elle a exigé d’Haïti le paiement d’une indemnité colossale de 150 millions de francs-or. C’était en échange de la reconnaissance de son indépendance.
Ce montant représentait l’équivalent de plusieurs années de recettes pour le jeune État. Il visait à compenser les anciens colons pour la « perte » de leurs esclaves et de leurs terres.
• Impact économique : Haïti a été contrainte d’emprunter auprès de banques françaises pour payer cette somme. Cela a entraîné un cycle d’endettement. Ce cycle a étouffé le développement économique d’Haïti pendant des décennies.
• Connexion avec la France : L’argent de cette rançon a été remboursé jusqu’en 1947. Il a largement bénéficié aux caisses de l’État et des institutions financières françaises. Cette période a coïncidé avec les Grands Travaux en France. Cela inclut l’ère de la construction de monuments emblématiques comme la Tour Eiffel (achevée en 1889).
Petro insiste sur le fait que la pauvreté actuelle d’Haïti n’est pas une fatalité. Elle est la conséquence directe de ce pillage historique. Des mécanismes d’exploitation sont perpétués par des pays comme la France et d’autres puissances étrangères.
Haïti : La solution n’est pas dans l’attente d’un « sauveur » étranger
La situation sécuritaire et politique actuelle en Haïti est extrêmement préoccupante. Cela incite le pays à solliciter de nouveau une intervention des forces étrangères.
L’illusion du « sauveur » international
l’attente d’une solution miraculeuse venant de l’étranger est une illusion dangereuse. Les pays qui proposent aujourd’hui des « solutions » d’intervention font souvent partie de ceux-là. Historiquement, ils ont contribué à déstabiliser Haïti par l’imposition de la dette. Ils ont aussi interféré politiquement et utilisé des groupes armés locaux (communément appelés « bandits ») pour servir leurs propres intérêts géopolitiques.
Pour un éveil national
Le message central est un appel à l’éveil national :
LE MONDE ENTIER CONNAÎT LE PROBLÈME D’HAÏTI, SAUF LA MAJORITÉ DES HAÏTIENS
Haïti ne trouvera sa stabilité et son développement qu’à travers une prise de conscience collective et une mobilisation interne.
L’histoire montre que la dépendance aux forces extérieures n’a fait que perpétuer un cycle de vulnérabilité.
Le véritable changement repose sur une gouvernance haïtienne forte, intègre, et redevable envers son peuple.







