
L’homme d’affaires haïtien Pierre Réginald Boulos a comparu devant un tribunal d’immigration en Floride le mardi 26 août.
Accusé par les autorités américaines d’avoir soutenu des gangs violents en Haïti et d’avoir violé des lois sur l’immigration, M. Boulos, 69 ans, a demandé la reconnaissance de sa citoyenneté américaine lors de cette audience.
La question de la citoyenneté américaine
Devant le juge Jorge Pereira, au centre de détention de Krome North près de Miami, M. Boulos a fait valoir qu’il était né aux États-Unis en 1956 et n’avait jamais officiellement renoncé à sa citoyenneté.
Ses avocats affirment que sa renonciation en 2019 n’a jamais été finalisée. Elle a été faite pour se conformer à la Constitution haïtienne en vue de sa campagne présidentielle. Elle n’a pas été publiée au Federal Register, le journal officiel américain. Si cette demande est acceptée, son statut de résident permanent serait invalidé.
Les accusations et les enjeux de la procédure
Arrêté le 17 juillet à son domicile de Palm Beach par l’agence fédérale de l’immigration et des douanes (ICE), M. Boulos reste en détention préventive.
Les autorités américaines lui reprochent plusieurs chefs d’accusation :
* Fausse déclaration : Il aurait omis de déclarer la création de son parti politique, le Mouvement pour la transformation et la valorisation d’Haïti (MTVAyiti), et une enquête de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) en Haïti dans sa demande de résidence permanente de 2024.
* Soutien aux gangs : L’ICE l’accuse d’avoir contribué à la déstabilisation d’Haïti en soutenant des groupes armés affiliés à l’organisation « Viv Ansanm », désignée comme organisation terroriste par Washington.
* Liens présumés avec l’assassinat de Jovenel Moïse : Il est également soupçonné d’avoir des liens avec l’assassinat du président haïtien en 2021.
Ces allégations, issues d’une enquête conjointe du FBI et du Département d’État, pourraient justifier une procédure d’expulsion vers Haïti.
Réactions et prochaine audience
En Haïti, où M. Boulos était une figure économique de premier plan. L’affaire a été accueillie dans un silence assourdissant de la part des autorités et de l’élite politique. Ce silence alimente les spéculations sur les réseaux d’influence des oligarques.
La famille de M. Boulos n’a pas commenté l’affaire. Des manifestations sporadiques ont eu lieu devant le centre de détention. Les manifestants craignent un retour en Haïti. Le système judiciaire y est fortement influencé par les gangs.
Une troisième audience décisive est prévue pour le 22 septembre. Elle déterminera le sort de M. Boulos : reconnaissance de sa citoyenneté américaine, libération conditionnelle ou expulsion vers Haïti.
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