
Des douaniers de Port-au-Prince ont mis la main sur deux dispositifs anti-drones et une antenne.
L’affaire est d’autant plus troublante que ces équipements proviennent des États-Unis. Cela soulève des questions sur la capacité de Washington à contrôler le flux d’armes et de technologies sensibles. Ces flux alimentent le chaos haïtien.
Une saisie qui met en lumière les failles des contrôles
Le 10 septembre 2025, un communiqué de l’Administration générale des douanes a révélé la découverte dans un conteneur américain.
Au-delà des armes traditionnelles, il s’agit cette fois de brouilleurs de fréquence anti-drones. Ces appareils sophistiqués sont un outil de guerre essentiel. Ils permettraient aux gangs de neutraliser la surveillance aérienne des forces de l’ordre.
Dans le contexte actuel, les gangs surpassent souvent la Police nationale d’Haïti (PNH) en termes de puissance de feu. Ils ont aussi de meilleurs équipements. Cette découverte est alarmante.
Elle confirme que les groupes armés haïtiens bénéficient d’un accès à des technologies de pointe. Cela renforce leur capacité à défier la PNH et la Mission multinationale d’assistance à la sécurité (MMAS).
Un schéma de trafic persistant
Cette saisie n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une série de découvertes récentes qui montrent la sophistication croissante du trafic :
En mai dernier, des casques balistiques non déclarés ont été interceptés.
En juillet, c’était un drone sous-marin qui était saisi à Miragoâne.
Début août, un drone, plusieurs chargeurs de pistolets et de fusils d’assaut ont été découverts au port de MEAD-MESDHASA.
Ces saisies successives révèlent une criminalité organisée. Elle est déterminée à s’équiper des technologies les plus modernes. Cela vise à renforcer son emprise sur le pays.
Le silence des autorités judiciaires
Malgré ces découvertes spectaculaires, la justice haïtienne reste à la traîne. L’opinion publique n’obtient que très peu d’informations sur les procédures judiciaires en cours.
Un cas emblématique est celui de l’affaire impliquant l’Église épiscopale. Des armes et des munitions ont été saisies en juillet 2022. Deux ans plus tard, l’enquête progresse toujours lentement.
La récente arrestation de l’ancien directeur des Affaires religieuses, Evens Souffrant, montre un certain mouvement. Toutefois, les avancées restent limitées pour ce type de dossier.
Le fait que l’origine de ces équipements soit américaine met les États-Unis sous pression. Washington s’est engagé à aider Haïti à lutter contre l’insécurité. Cependant, ces découvertes prouvent que des failles majeures persistent dans le système de contrôle des exportations.
Le flux d’armes et d’équipements sensibles doit être maîtrisé à la source. Sinon, la lutte contre les gangs en Haïti restera un combat perdu. Sans ce contrôle, c’est un combat perdu d’avance.
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