
Le rationnement drastique de l’électricité se poursuivra au moins jusqu’à la fin de l’année. Félix Pierre Michel est le président du Syndicat haïtien des travailleurs de l’énergie (EDH). Il déplore l’inaction du gouvernement. Cette inaction concerne les dégâts causés aux pylônes électriques et autres équipements lors des récentes manifestations.
« La situation est proche de zéro », confie M. Michel, en soulignant l’urgence des réparations.
Il y a un mois, le ministre des Travaux publics avait pourtant annoncé une évaluation de la zone. Cependant, M. Michel explique que rien n’a été fait et insiste sur la nécessité de débloquer des fonds pour évaluer les dégâts.
Il tire la sonnette d’alarme. Il appelle le Premier ministre et le coordonnateur du CPT à faire de ce dossier une priorité. Il s’interroge sur les raisons pour lesquelles, deux mois après les incidents, les fonds nécessaires n’ont toujours pas été débloqués.
M. Michel prévient que les travaux de rénovation seront complexes et longs. En outre, l’arrivée du matériel commandé à l’étranger prendra environ six mois.
Des dégâts majeurs à la centrale de Péligre
Plus de deux mois se sont écoulés depuis les attaques contre la centrale hydroélectrique de Péligre. Les travaux majeurs n’ont toujours pas commencé.
Une ligne à haute tension de 115 000 volts est endommagée. Cela perturbe le transport d’électricité vers la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
M. Michel estime que de nouvelles mesures de sécurité sont indispensables pour protéger ce lieu stratégique.
Il suggère de confier cette mission aux Forces armées d’Haïti (FADH), qui devraient être en mesure de dissuader toute attaque. Il rappelle que la centrale a été laissée à l’abandon. Elle était gardée uniquement par des agents de sécurité. Sous l’administration Duvalier, elle était protégée par les FADH.
Il encourage également le gouvernement à dialoguer avec les manifestants de Mirebalais afin d’assurer le fonctionnement normal de la centrale.
Pénurie de carburant et production en berne
La pénurie de carburant aggrave encore le rationnement. Cette situation s’est intensifiée dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ces dernières semaines.
Actuellement, l’EDH injecte seulement 26 mégawatts dans le réseau, les centrales thermiques ne parvenant pas à fonctionner efficacement.
La centrale thermique de Carrefour 3 est à l’arrêt. Elle nécessite 18 000 gallons d’essence pour fonctionner pendant huit heures. M. Michel explique que si le carburant était disponible, la production pourrait atteindre 35 mégawatts. Cela permettrait d’améliorer les délestages. Une production totale de 65 mégawatts, bien que loin de répondre à la demande, soulagerait considérablement les consommateurs.
Actuellement, seule la moitié des 22 communes sont alimentées par les centrales thermiques d’E Power et d’EDH. Certaines, comme Delmas, sont privées d’électricité pendant un quart de l’année. M. Pierre Michel précise que l’EDH a dû adapter la distribution à la quantité d’énergie disponible.
Il ajoute que les communes fonctionnent à seulement 50 % de leur capacité. Elles ont du mal à répondre à la demande énergétique.
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