Depuis le lundi 17 novembre, le terminal pétrolier de Varreux est paralysé. C’est un point névralgique de la distribution de carburant en Haïti. Des bandes organisées ont mis en place des blocages routiers stricts, empêchant tout accès aux camions-citernes. Cette situation critique, signalée par Le Nouvelliste, entraîne un épuisement rapide des stocks dans les stations-service de la capitale, Port-au-Prince.
Des Axes Stratégiques Totalement Inaccessibles
Les blocages ciblent spécifiquement les principaux axes menant au terminal de Varreux. Selon les informations recueillies par le quotidien, certaines routes sont fermées. Elles comprennent la Route nationale 1, La Saline, Batimat et la Route 9. Elles sont totalement inaccessibles à la circulation.
Une source proche du terminal a confirmé la disponibilité des ressources. Cependant, la réalité logistique reste la même. « Les produits sont disponibles, mais les routes sont impraticables. »
Les installations portuaires et les commerces situés dans cette zone sont de fait inaccessibles, illustrant l’ampleur de la paralysie.
Chronologie du Blocus et Impact
La fermeture effective du terminal Varreux fait suite à une escalade des tensions. Le lundi a marqué le début des blocages après un appel à rester chez soi. L’interruption s’est poursuivie le mardi (jour férié, 18 novembre), puis les jours suivants (mercredi et vendredi ).
Conséquence immédiate : Plusieurs stations-service dans l’agglomération de Port-au-Prince rapportent des retards de livraison significatifs. Ils annoncent une crise potentielle si les routes ne sont pas dégagées rapidement.
L’Ombre de « Viv Ansanm » et la Réponse Policière
Le terminal de Varreux est tristement célèbre. Il est situé dans une zone sous le contrôle de la coalition de gangs baptisée « Viv Ansanm ». Ce groupe a déjà causé de graves perturbations de la distribution de carburant dans la capitale par le passé. Il exploite sa position stratégique pour exercer une pression.
Cet incident survient dans un contexte de forte tension. La Police nationale haïtienne (PNH) a intensifié ses opérations anti-gangs dans divers secteurs. Vladimir Paraison, directeur général de la PNH, a d’ailleurs confirmé que les forces de l’ordre mènent actuellement des opérations. Celles-ci sont offensives et coordonnées. Le but est de rétablir l’ordre public et de sécuriser les voies d’accès vitales.
Le Gouvernement S’Efforce de Rassurer
Les craintes de pénurie nationale de carburant augmentent. En réponse, le ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) a publié un communiqué. Cela vise à apaiser la population.
Message Officiel : Le MCI affirme qu’il n’y a pas de pénurie à l’échelle nationale. Les importateurs et distributeurs disposent de stocks jugés suffisants pour honorer la demande.
Le ministère a toutefois reconnu l’existence de perturbations locales souvent aggravées par des pratiques irrégulières dans certains points de vente. En réaction, des équipes d’inspection seront déployées pour :
1. Vérifier les prix affichés.
2. Contrôler les conditions de vente.
3. Sanctionner les prix abusifs (spéculation).
Ces inspections se feront en collaboration avec la PNH pour garantir la fluidité de la chaîne d’approvisionnement.
Les Distributeurs Renvoyent la Responsabilité à l’État
Les gérants de stations-service réfutent les accusations. Ces accusations les désignent comme responsables des pénuries. Ils soulignent que le problème est avant tout sécuritaire. En outre, ils considèrent que le problème est logistique.
« Il y a du carburant à Varreux, mais les routes sont bloquées. Ce sont les autorités qui devraient dégager les routes, pas les stations-service », a protesté l’un d’eux, selon Le Nouvelliste.
Cette déclaration met en lumière le dilemme actuel : la marchandise est disponible. Cependant, l’État n’arrive pas à sécuriser sa distribution. Cela est dû à la mainmise des groupes armés.






