
L’économiste Etzer Émile met en lumière un mécanisme pernicieux. Ce mécanisme entrave l’accès aux services au sein des bureaux de l’État haïtien. Il s’agit de la lenteur administrative organisée pour le racket. Selon lui, la difficulté délibérée à obtenir des services facilite la corruption et le paiement illicite.
La Numérisation, Solution Contre le Racket
Etzer Émile soutient fermement que la modernisation du système de fonctionnement de l’État par le numérique est essentielle. C’est la clé pour démanteler cette pratique.
Ses arguments sont clairs :
• Rapidité des Services : La numérisation permettrait d’accélérer drastiquement les procédures.
• Élimination du Liquide : Le passage aux paiements électroniques supprimerait les transactions en espèces dans les bureaux de l’État. Ceci couperait l’herbe sous le pied des agents corrompus.
• Réduction de la Corruption : Des services rapides et accessibles seraient suffisants. Ils rendraient inutile le recours à un « racketteur » pour contourner les lenteurs. Les citoyens pourraient obtenir les prestations par eux-mêmes, réduisant mécaniquement l’incidence de la corruption.
L’Obstacle Interne : Les Syndicats Contre la Réforme Numérique
L’économiste va plus loin. Il dénonce un puissant groupe de résistance interne aux réformes. Ce groupe est le syndicat des travailleurs des institutions publiques.
Selon Etzer Émile, un Directeur Général qui essaie de moderniser son institution rencontre souvent une opposition initiale. Ce sont d’abord le personnel qui résistent. Curieusement, ils forment le groupe d’opposition. De façon paradoxale, il s’agit de celui des travailleurs eux-mêmes.
Il explique cette opposition en raison de la lenteur et de la complexité des services. Ces problèmes constituent une source de revenu illicite pour certains travailleurs. Ils profitent du système de racket.
En conclusion, l’analyse d’Etzer Émile montre que le problème de la corruption dans les services de l’État est profond. Il va au-delà d’un simple manque de ressources. Ce n’est pas uniquement un manque d’efficacité. Il résulte souvent d’une résistance intéressée au changement numérique. Ce changement est perçu comme une menace directe aux bénéfices tirés des dysfonctionnements administratifs.




